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Notices des uvresPour afficher la description de chaque uvre, cliquez simplement sur l'image correspondante. François Ier accordant à Diane de Poitiers la grâce de son pèreCette uvre ne nous est connue que par la gravure de C. Normand qui illustrait la notice de Paul Landon dans les « Annales du musée et de l'école moderne des beaux-arts », publiées en 1824. Celui-ci nous offre une description de l'uvre qui fut exposée au Salon de 1817 : « Au moment où le chancelier Duprat présente à François Ier l'arrêt qui condamne Jean de Poitiers, convaincu d'avoir favorisé la fuite du connétable de Bourbon, Diane de Poitiers, fille du coupable, se jette aux genoux du roi. Le monarque, repoussant d'une main la sentence de mort, relève de l'autre Diane de Poitiers, et lui accorde la grâce de son père. Claude de France, femme de François Ier, légèrement appuyée sur le fauteuil du roi, annonce par un sourire de bonté l'intérêt qu'elle prend à cette scène touchante. Ce tableau composé avec goût, se fait remarquer par un coloris frais et animé, et surtout par la grâce et la douceur de l'expression. On reconnaît que c'est le premier ouvrage d'un jeune artiste, à la mollesse du pinceau dans quelques parties, telles que les mains qui laissent désirer un dessin plus correct. La robe de Diane de Poitiers, d'ailleurs assez bien ajustée, est d'un ton gris et lourd qui ne s'accorde point avec le ton général. Quelques heures suffiraient pour repeindre en entier cette draperie et le tableau y gagnerait beaucoup ». Dans son Grand dictionnaire universel Pierre Larousse porte un jugement empreint d'une certaine condescendance : « La première uvre exposée de M. Destouches (Salon de 1817) rappela les traditions de l\'atelier, sans accuser encore la moindre personnalité. C\'était un tableau bien peint, bien composé, où il y avait de la science, du bon sens, du travail ; il représentait François Ier accordant à Diane de Poitiers la grâce de son père ». De cette toile non localisée nous pouvons néanmoins nous faire une idée grâce à la gravure au trait publiée en 1824. La scène s'inscrit dans l'iconographie « sentimentale » de François Ier, forgée par le style Troubadour s'inspirant d'anecdotes rapportées par les historiens du XVIIIe siècle . Le goût Troubadour combinait la mise en scène de personnages célèbres dans un moment supposé de leur vie privée avec une prédilection pour le luxe de la vie de cour. La scène décrite par Destouches est issue d'un ouvrage paru en 1763, « l'Histoire anglaise de milord Feld à Fontainebleau » où les amours de François Ier étaient évoquées et plus précisément la grâce accordée par le Roi à Diane de Poitiers. Cet épisode très anecdotique fut traité la même année par J.-F. Garneray, et par plusieurs autres peintres, dont Achille Dévéria. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La Résurrection de LazareCette toile a été exposée au Salon de 1819 et achetée par le gouvernement pour l'église de Vannes. Un lavis préparatoire (voir image suivante) est récemment passé en salle des ventes et nous permet de voir sa méthode de travail : un dessin libre, qui ne rentre pas trop dans le détail, contrairement à la toile finie, d'une exécution très minutieuse. La figure de Lazare rappelle encore la marque de ses maîtres, Gros et Girodet. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La Résurrection de Lazare, lavisPour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Jésus au mont des OliviersTEXTE DE LA NOTICE INVALIDE ! Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La convalescence de GressetNous ne connaissons cette toile exposée au Salon de 1824 que par la gravure au trait de Réveil réalisée la même année pour les Annales de Paul Landon. La scène est à la fois très banale (un frère soigné par sa sur) et originale, puisque le jeune homme représenté est un auteur de « poésie badine » du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste-Louis Gresset, aujourd'hui un peu oublié. Celui-ci composa plusieurs épitres mais son uvre majeure fut le « poème héroïque » Vert-Vert, ou le voyage du perroquet de Nevers, publié en 1734 et qui eut un succès considérable. Destouches donne une tournure très anecdotique et totalement anachronique à l'évocation de l'épitre VI des uvres choisies de Gresset, intitulé « à ma sur. Sur ma convalescence ». Les premiers vers donnent le ton et fournissent le sujet au peintre :
Toi, que la voix de ma douleur Les uvres choisies de Gresset ayant été éditées en 1824, on peut aisément en déduire que le sujet était à la mode. La biographie de Gresset publiée en 1811 nous apprend que celui-ci aimait plus particulièrement l'une de ses surs « qui était à tous les égards digne de cette préférence ». Celle-ci est ainsi décrite: « Aux vertus, aux qualités d'un esprit vif et juste, elle réunissait les charmes d'une beauté rare. Son goût exquis l'avait rendue le juge-né des uvres de son frère, qui les soumettait à son examen avant de les publier. Cette femme intéressante que Gresset a en quelque sorte associé à sa gloire en l'appelant sa Minerve, a eu la douleur de le voir mourir et elle ne lui a pas survécu d'un an ». Nul doute que cette relation à la fois tendre et intellectuelle ait inspiré le peintre. L'uvre est commentée par Paul Landon dans ses Annales et bénéficie d'une certaine indulgence : « L'auteur de Vert-Vert étant tombé malade, sa jeune sur vint d'Amiens à Paris lui prodiguer les soins les plus tendres. Elle charmait ses douleurs et son ennui par des lectures qu'elle faisait assise à ses côtés. (…) Ce charmant tableau, plein d'une douce expression, se recommande encore par la finesse et la transparence du coloris, et par le sentiment avec lequel il est exécuté ». Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Schéhérazade racontant une histoire des Mille et une NuitsCette toile, présentée sous divers titres et utilisée tout récemment pour illustrer l'exposition sur les Mille et une nuits à l'Institut du monde arabe se trouve dans les collections du musée Thomas Henry à la suite d'une donation effectuée en 1835. L'uvre avait été présentée au Salon de 1824. Paul Landon l'avait présentée à l'époque comme une composition « de fantaisie » mais réalisée avec goût. « Le costume et les accessoires sont bien choisis. Le coloris a de la vivacité, mais moins de finesse que dans quelques autres tableaux du même artiste, et la touche en est moins légère ». On y voit Shéhérazade, apaisant son époux le sultan Schahriar, en compagnie de la sur de celle-ci. Scène exotique par excellence, elle offre à Destouches la possibilité de peindre un Orient phantasmé, où de lascives épouses sont représentées à moitié dénudées tout en demeurant dans le cadre de conventions sociales raisonnables. Elle donne également la possibilité à l'artiste de représenter un intérieur luxueux, que meublent finement marbres, soieries et bijoux . Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Scène de prisonLa Scène de prison est une scène de genre historique très originale. Elle fut exposée au Salon de 1824. Paul Landon à l'époque en présentait ainsi la scène, qui semble ne se rattacher à aucune uvre littéraire ni aucun épisode historique particulier : « Une jeune dame, suivie d'un geôlier, vient visiter un prisonnier. Ce prisonnier est son père ; elle lui remet une bourse au travers du guichet de son cachot ». Le critique reprochait à la composition de manquer d'énergie et au bras passé au travers du guichet de n'être guère satisfaisant. Il accordait cependant à la toile d'être l'une des plus agréables de l'exposition. La jeune femme porte une robe de velours bleu marine, ornée de galons et d'une collerette en éventail dont la mode fut lancée par Marguerite de Valois. Cette tenue semble vouloir se rattacher maladroitement à la fin du XVIe siècle. Le costume du geôlier n'est pas historique, malgré la présence de bottes à rabat ; le pantalon est représenté tel qu'il se portait vers 1820. Il faut signaler que les peintres Troubadour mettaient en avant une esthétique de la ruine et de la prison. Celle-ci permettait de communiquer au spectateur le « sentiment délicat du temps écoulé », nous dit François Pupil, spécialiste de la période . Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Scène de prison, eau-forte de RéveilPour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Marie Stuart dans les souterrains de Loch-LewenCette toile qui représente une scène de la vie de Marie Stuart date très probablement de 1824, le graveur Schmit en ayant extrait une lithographie qu'il présenta au Salon de cette année. La toile fut achetée par la duchesse de Berry à ce moment-là . La duchesse avait acheté également la Shéhérazade, qui est revenue au musée de Cherbourg. Le tableau de Marie Stuart n'est malheureusement pas localisé et ne nous est connu que par la lithographie de Weber. Toile de style Troubadour par excellence, elle s'inspire du roman de Walter Scott « l'Abbé », paru en 1820. Marie Stuart est représentée pendant son évasion du château de Loch Leven en Ecosse où elle était retenue prisonnière. Ce sujet fut également traité par William Craig Shirreff en 1805 puis par J. F. Dunant avant 1817, mais en extérieur, dans une ambiance nocturne d'un romantisme approprié. Le peintre Saint-Evre exposa également au Salon de 1824 une évasion de Marie Stuart. Marie Stuart fit l'objet de nombreuses représentations depuis le XVIIe siècle. Elle devint une véritable figure romantique pendant la Révolution, associée à l'exécution de Marie-Antoinette . La vie mouvementée de la princesse se prêtait parfaitement à la description pittoresque et émouvante des artistes, qui puisaient leurs sujets dans les romans contemporains . La toile de Destouches fut lithographiée par Wéber et Bonnemaison et reprit avec soin l'architecture carcérale. Le graveur Schmit accentuera la référence médiévale par une architecture de style gothique et un effet de clair de lune plus marqué que dans le tableau original de Destouches. En 1824, Paul-Emile Destouches exposa au Salon une autre scène historique : Charles Quint dans son couvent, visité par un ancien courtisan (non localisé). En 1826, il peint deux autres scènes de style Troubadour que nous ne connaissons malheureusement sous aucune forme : Clément Marot embrassant la duchesse d'Alençon et Anne d'Autriche et le duc de Buckingham, lithographié par Maurin. On ne sait pas précisément à quelles scènes étaient associés ces prestigieux personnages, mais les deux toiles devaient probablement appartenir à la catégorie « intimité des princes ». Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le Selam ou bouquet emblématiqueVers 1827, Destouches revient au sujet orientaliste avec le Le Selam ou bouquet emblématique, dont la toile, non localisée, fut gravée par W. Ensom pour le recueil Morceaux choisis inédits de littérature contemporaine, édité à Paris par F. Astouin et A. Levasseur, en 1834, et en Angleterre dans le Cabinet of Modern Art, and Literary Souvenir, publié par Alaric Alexander Watts en 1834. La scène, issue d'une légende turque, présente la belle Axianie, fille de pacha, qui avait imaginé un moyen de communiquer avec son soupirant Mohamed, issu d'un milieu pauvre, en utilisant le langage des fleurs. Selam correspond en effet en arabe à un bouquet de fleurs dont l'arrangement comporte une signification et un message. L'Orient est ici un prétexte pour montrer deux jeunes amoureux. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le retour au villageLe retour au village fut exposé au Salon de 1827, gravé par Le Bas pour les Annales de Paul Landon puis magnifiquement lithographiée par Aubry Lecomte, ce qui nous donne une bonne image de la toile non localisée. C'est avec cette toile que Destouches va prendre le virage de la peinture de genre, abandonnant le style Troubadour passé de mode, alternant par la suite les scènes « sociales » et les sujets « légers » (Jeune fille couchée, La fille bien gardée, etc.). Le retour au village de la fille pécheresse inaugure une sorte de série. S'ensuivront dans le même style Le contrat rompu, La lettre d'abandon, L'orpheline, Le départ pour la ville, qui mettent en scène des drames familiaux de façon touchante. Le livret du Salon comportait les explications suivantes : « Une jeune paysanne, enlevée de la maison paternelle, y revient conduite par le repentir ; son père ordonne qu'elle reprenne les habits du village, et jette au feu les riches vêtements qui attestent sa faute ». Paul Landon à l'époque décrit la toile comme une composition tout à fait dans la manière de Greuze mais en moins experte… Il reproche à Destouches d'avoir donné au père des traits trop communs et à la grand-mère compatissante une expression trop faible. Il lui accorde néanmoins un « mouvement naturel » (on ne parle pas de Naturalisme mais l'idée est bien là…) et juge le groupe des femmes assez réussi. De fait la grand-mère s'inspire un peu trop directement de Greuze et l'intérêt réside principalement dans la figure de la jeune fille honteuse, dont la chemise blanche irradie tandis que la servante lui tend ses pauvres sabots. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. L\'amour médecinL'amour médecin s'inspire d'une pièce de Molière. La toile composée en 1830 fut exposée au Salon de 1831, et vendue à Drouot récemment. Dans la pièce de Molière, c'est la jeune fille qui feint d'être malade pour qu'on lui laisse épouser son prétendant. Ici, le jeune homme est bien malade et c'est la vue de la jeune fille qui lui rend la santé. Les parents se réjouissent de l'amour que leurs enfants se vouent. Si Destouches ne reprend pas exactement le sujet de Molière, il essaie néanmoins de le situer à son époque. Il en résulte un joyeux festival d'anachronismes dans les tenues, les coiffures et le décor. Cette uvre aurait inspiré Flaubert pour Mme Bovary, le sujet se rattachant aux romans lus par Emma où se elle retrouve sa conception de l'amour, la femme ayant le pouvoir sur l'homme et l'homme étant prêt à mourir pour elle. La gravure se trouvait dans la chambre d'hôtel où Emma retrouve Léon à Rouen . La composition pourtant assez mièvre fut gravée à plusieurs reprises en France et en Angleterre. L'excellente lithographie de Georges Maile respecte davantage la nature de l'uvre originale que celle de Delamarre ou de Joseph Goodyear. Une lithographie en couleur fut également éditée, qui ne respecte pas les tonalités du tableau et confère à la scène une dimension d'imagerie populaire. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. L\'amour médecin, lithographiePour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. L'amour médecin, lithographiePour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. L\'amour médecin, lithographiePour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Jeune femme en tenue de poissarde ou L'attente du bal masquéCe tableau conservé au musée de Nantes a été exposé au Salon de 1831. Le livret du Salon comprenait cette notice explicative : « Une jeune femme en tenue de poissarde est assise sur une fenêtre en attendant l'heure du bal masqué ». La jeune fille accoudée à la balustrade est vêtue d'un costume hétéroclite, censé évoquer la femme du peuple. Le tableau dut avoir un certain succès ou être gravé comme en témoigne une copie médiocre mise en vente récemment et signée « A. Boissière, 1868 ». Paul-Emile Destouches en exécuta une réplique intitulée « La croisée », conservée au musée de Rouen. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Jeune femme en tenue de poissarde ou L'attente du bal masqué, copie d\'après DestouchesPour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La lettre d'abandonLa lettre d'abandon a été exposée au Salon de 1833. Nous ne connaissons cette uvre que par la gravure au trait de Normand qui fut publiée dans les Annales du Musée de Paul Landon. Le sujet s'apparente aux autres peintures de genre de Destouches dans la catégorie « drame familial ». Une fois encore il semble avoir aimé décliner le thème en deux toiles, La lettre d'abandon se rapprochant du sujet du Contrat rompu, tout comme Le départ pour la ville semble répondre au Retour au village, ces deux dernières uvres dénonçant la ville corruptrice. Paul Landon, qui avait jusqu'à présent posé un regard bienveillant sur Destouches, lui oppose dans sa critique de 1833 une charge sévère. Il lui reconnaît certes du talent, les deux uvres exposées au Salon (La lettre d'abandon et Les deux rivales) sont selon lui d'une « exécution au-dessus de toute critique ». Le couperet tombe en revanche sur les sujets, car selon Paul Landon, les deux toiles présentées sont « de véritables aberrations morales », de nature à flatter les « passions vicieuses », allant à l'encontre de la vocation des Beaux-Arts, qui est d' « ennoblir les idées de l'homme social ». Ce jugement fait sourire quand on sait la nature peu révolutionnaire de la démarche de Destouches. Cette Lettre d'abandon était en effet interprétée (ce n'est pas si évident aujourd'hui) comme une toile mettant en scène de « jolies grisettes » déplorant « le sort de leur amie délaissée par son amant ». Quant aux Deux rivales, conservées au musée Rollin d'Autun, le sujet en est plus évident mais reste très anecdotique. Cette critique influença peut-être Destouches qui l'année suivante proposa deux sujets moins risqués, L'orpheline dont ne connaissons malheureusement ni la toile ni la gravure, et Le départ pour la ville, d'une moralité irréprochable. Les toiles furent même livrées avec des explications afin de ne laisser aucune place à une interprétation tendancieuse : « Après la mort de sa protectrice, une pauvre jeune orpheline, d'une naissance distinguée, fuyant la ville et les persécutions, arrive épuisée de douleur et de fatigue, devant l'habitation d'honnêtes villageois qui la recueillent avec bonté » (livret du Salon). Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Les deux rivalesCette œuvre conservée au musée Rollin d'Autun, a été exposée au Salon de 1833. Elle fut attaquée pour la nature « pernicieuse » de son sujet, jugé immoral par le critique Landon (voir notice précédente). Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le départ pour la villeLe départ pour la ville répond à la toile Le retour au village qui dénonce l'influence corruptrice de la ville et la pureté de la vie à la campagne. L'uvre fut exposée au Salon de 1834 avec L'orpheline, accompagnée d'une explication destinée à lever toute ambiguïté : « Au moment de monter dans la barque qui doit l'éloigner des lieux de sa naissance, une jeune paysanne reçoit la bénédiction de son père et les adieux de sa famille affligée » (livret du Salon). Le départ pour la ville se trouve aujourd'hui au musée de Nantes. Cette scène édifiante est traitée avec des couleurs vives et lumineuses, qui contrastent avec le ciel lourd et menaçant. Paul Landon lui accorda tout son intérêt à l'époque, jugeant la scène pertinente et le sujet bien traité. Le critique persistait à rapprocher la manière de Destouches celle de Greuze, l'encourageant à briguer lui aussi le titre de « peintre des honnêtes gens ». Il est clair que cette considération dut influencer l'artiste dans le choix de ses sujets. La même année, il présente Le soldat obligeant, dont nous ne savons rien sinon qu'il se rattache aux sujets militaires prisés par Destouches tout au long de sa carrière. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La bouquetièreLa Bouquetière, datée de 1836, fut exposée au Salon de 1838. Elle se trouve actuellement dans les collections du musée Lambinet à Versailles, avec une autre toile du même type, non datée et intitulée Heureuse pensée. La bouquetière nous montre un charmant visage, exprimant la modestie teintée peut-être d'un certain désabusement. La jeune fille porte sa main gauche sur son ventre, signifiant la faim ou la résignation. Ne s'agirait-il pas de la jeune fille partie pour la ville ou de l'orpheline, réduite à vendre de petits bouquets pour échapper à la misère totale ? Une gravure en couleur en fut extraite par Georges Maile. Sur cette gravure, une ville ancienne apparaît à l'arrière-plan, qui n'existe pas dans l'uvre originale. Maile donne à la jeune fille une expression tout à fait différente, où la résignation fait place à la joie de vivre. Heureuse pensée est sans équivoque. Ce portrait de jeune femme pensive dont la chemise tombe nonchalamment sur l'épaule n'obtient son brevet de moralité que par l'alliance bien visible qui orne son annulaire gauche. Peut-être s'agit-il d'une des nombreuses « têtes d'études » présentées par l'artiste régulièrement au Salon. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La bouquetière, lithographie de George MailePour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. La fille bien gardéeLa fille bien gardée, exposée au Salon de 1838 répond à La fille mal gardée présentée deux ans plus tôt et dont nous n'avons pas d'image. Ces deux sujets sont à rapprocher des opéras comiques très populaires portant les mêmes titres. Destouches fut aussi l'auteur de plusieurs pièces de musique. La fille bien gardée, sujet léger et désinvolte, nous est connue par une carte postale ancienne qui laisse entendre que l'uvre ou sa gravure se trouvait dans un musée allemand ; cependant, le tableau semble être passé en salle des ventes à Stockholm en 2006. Un jeune soldat, à l'aide d'une échelle vient offrir une rose à une jeune fille, tandis que la mère de celle-ci, s'apercevant du stratagème, veut l'assommer de sa canne. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le ruban de la comtesseLe ruban de la comtesse est une scène inspirée de la célèbre pièce de théâtre de Beaumarchais, Le mariage de Figaro, écrite en 1778. Destouches avait déjà peint une scène du Mariage de Figaro qui fut exposée au Salon de 1827 mais dont nous ne savons rien. Le ruban de la comtesse fut présenté en 1838, puis gravé par Sixdéniers, ce qui nous permet d'en avoir une image. La scène se réfère au « ruban de nuit » dérobé par Chérubin à la comtesse. Ce ruban joue un rôle symbolique important dans la pièce, mais Destouches se contente dans son tableau de montrer le début de l'intrigue qui se joue autour du morceau d'étoffe. Par la suite, le ruban représentera pour la comtesse la tentation de l'adultère, une dimension à peine perceptible dans la composition de Destouches. Assise dans un confortable fauteuil, elle agite le fameux ruban au-dessus du jeune Chérubin agenouillé, tandis que Suzanne observe la scène d'un il amusé derrière la coiffeuse. Une fenêtre s'ouvre sur un joli paysage. La comtesse est vêtue, tout comme Chérubin, en costume renaissance. En revanche, Suzanne porte une robe et une coiffure d'élégante des années 1820-30. Les deux femmes sont coiffées à la mode romantique, avec un chignon bien relevé et des anglaises de part et d'autres. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Tête d'Edgar Degas enfantCette « tête d'étude » (qui deviendra célèbre !) est conservée dans les collections du musée d'Orsay. Elle n'est pas précisément datée (vers 1840, Egard Degas est né en 1834 et l'enfant semble avoir 5 ou six ans). On ne sait exactement quels liens Destouches entretenait avec la famille Degas, mais il a probablement fait des portraits de ce type pour gagner sa vie tout au long de sa carrière. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le blesséCes deux toiles qui fonctionnent ensemble appartiennent au musée des Beaux-Arts de Leipzig et sont entrées dans les collections en 1853. Le blessé fut présenté au Salon de 1840 accompagné de la notice suivante : « à peine sorti de l'école polytechnique, un jeune officier d'artillerie blessé à l'attaque de Paris, est conduit sur une petite charrette par deux jeunes filles et leur frère à la maison de leurs parents ». Le sujet fut gravé en grand format au burin par l'imprimeur anglais Georges Maile. Celui-ci, qui avait déjà repris avec talent L'amour médecin, fut l'un des premiers graveurs à utiliser des plaques d'acier plutôt que des plaques de cuivre, procédé qui permit de multiplier par vingt les tirages, faisant passer le nombre de reproductions obtenues de 2 000 à environ 40 000 exemplaires. Il incarne la participation active des Anglais à la culture visuelle française dès les années 1820 . L'année suivante, Destouches donne une suite à sa toile avec Le convalescent (voir image suivante). Ces deux scènes se rapportent à la bataille de 1814 à Paris, donnant une vision parallèle de ces épisodes tragiques. Le livret du Salon délivrait les explications suivantes : « Un jeune officier, affaibli des suites de ses blessures, essaie une première sortie dans un jardin ; il est soutenu par une jeune fille qui l'a aidé pendant sa maladie. Au bas du perron, les deux mères adressent des actions de grâces et semblent présager l'union prochaine de leurs enfants ». On reconnaît bien la jeune fille dans les deux tableaux, et l'officier s'est fait pousser la moustache. Destouches a souvent décliné les sujets sur deux toiles, mais la suite qu'il donne au sujet présenté en 1840 est vraiment une démarche originale, utilisée dans la littérature et rarement dans la peinture. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le convalescentVoir notice précédente Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Le blesséGravure au burin de George Maile. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Jeune fille au litCette toile est conservée au musée de Leipzig. Elle fut exposée au Salon de 1839. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. Heureuses penséesCette uvre non datée, est conservée au musée Lambinet de Versailles. Pour revenir à la liste des oeuvres, cliquer en dehors du cadre. |